lundi 18 avril 2011

Le train de tes injures roule sur le rail de mon indifférence

Copain, aujourd'hui je viens te parler parce que j'ai peur. Comme tu le sais je suis en vacances sur ma terre natale et donc je me sociabilise un peu. Parfois je me dis que je ferais mieux de rester cachée dans ma maison, mais bon, je ne puis empêcher mes fans en rut de cogner de toutes leurs forces contre ma porte, donc je sors. 


Mercredi, les copains veulent me forcer à aller voir un match de jeu de ballon. Alors pas en vrai, hein, encore heureux, sinon j'aurais dû simuler un suicide pour ne pas subir cette épreuve. ( A vrai dire je préférerais manger des escargots avec Patrick Sebastien dans un restoroute plutôt que d'entrer dans un stade. ) Alors quand je dis "jeu de ballon" je parle de celui qui se joue avec les petites patounes arrières, mais si, celui où les supporters portent des écharpes belles comme un chancre infecté. 


Je dois vous avouer, parce que vous ne l'aviez pas deviné encore, que j'ai un problème avec le jeu de ballon. Déjà les joueurs ressemblent à des fillettes, ou tout du moins en font les bruits. C'est assez confusant de les écouter sans avoir l'image parce qu'on n'est jamais sûrs que ce soit un match et non pas un documentaire sur la vie en internat pour filles. Dès que les joueurs ont le malheur de s'effleurer un petit peu, il faut qu'ils geignent comme des gorets à l'agonie, persuadés que cette fois-ci, ça y est, on va devoir leur couper le jarret. Et je ne vous raconte même pas ce qu'il se passe quand ils se font des crocs en jambe et ont le malheur d'aller respirer la pelouse d'un peu plus près. On est à la limite de préparer le caveau tellement les blessures ont l'air sévères. 


Nous ne parlerons pas non plus des écharpes des supporters parce que j'ai déjà abordé le sujet, même si vous auriez préféré que ce soit Catherine. ( Qui l'aborde. ) Bien que mes yeux pétillent d'une joie incommensurable rien qu'en imaginant ces chefs d'oeuvre de la haute couture, avec leurs couleurs bigarrées, leurs tissages chamarrés et d'un goût, comment dire, abstrait. Si encore l'écharpe restait cantonnée au stade et était brûlée après les galipettes des joueurs, je pourrais le tolérer, ou fermer les yeux sur l'existence de ce fléau. Mais parfois, le hooligan en puissance pousse le vice ( et mémé dans les orties ) en arborant fièrement, sans honte même, l'abject rebut même pas doux au toucher, lors de ces déplacements sociaux et publics. Songe-t-il, celui-là, au traumatisme visuel qu'il impose à ses congénères ( et Dieu sait qu'il en génère un sacré paquet ), aux larmes de sang qui déchirent la pupille sensible ( de l'Etat ) des gens qui le croisent ? 


Rappelons également que le but reste de mettre un petit ballon dans un filet, merci, autant aller chasser les papillons. Mais, me direz-vous, ce qui est beau c'est l'esprit d'équipe, ce même but qui les enflamme et les pousse à se sauter dessus tels de jeunes chiots en rut dès qu'un copain réussi à taper dans la balle et la mettre dans le petit filet ( l'exercice n'étant pas aisé, il ne fait que 7 mètres de long. ) On imagine aisément la joie enfantine qui agitent ces neurones vivifiés par le grand air, dont le quotient intellectuel ne dépasse souvent pas le nombre d'orteils, lorsqu'ils se retrouvent, une fois l'effort terminé, à se savonner la croupe dans les vestiaires. Un ange passe, et surtout ne ramassez pas la savonnette. 


( Par contre, n'oubliez pas votre second degré, je ne voudrais pas me retrouver avec des animaux morts dans ma boîte aux lettres. )


Ceci dit, je vous raconterai comment j'ai survécu ( ou pas ) à l'expérience de visualisation du match en lieu public. Je sens que je vais devoir être sehr sehr forte, psychologiquement parlant, mais je ne les laisserai pas gagner, je ne céderai pas à la tentation d'acheter une petite écharpe. Promis juré. 


La Licorne Masquée 






Charlie s'est caché dans cette image, sauras-tu le retrouver ? 

PS : Je vous rappelle juste que la Licorne a également sa fanpage, et que vous pouvez même me demander en copine, je dirai oui et nous ne serons qu'amour et eau fraîche ( comme BeckBeck dans sa chanson )

1 commentaire:

  1. Ciel ! L'ex de la honte portait une chouette echarpe du genre ( sisi je te jure ) !

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