mercredi 6 avril 2011

C'est tout ce que ça te fait quand je te dis qu'on va manger des chips ?

Déjà je vous épargnerai le fait que Collègue Lèche-Cul nous a emmené dans un endroit sans viande pour manger, et qu'elle a réussi à me refourguer des lasagnes au tofu. Parce que ce serait une trop longue histoire, et sûrement douloureuse à raconter pour mézigue. 


Je vais plutôt vous raconter pourquoi l'Angleterre rend les gens gros, et pourquoi on ne s'en sortira pas vivants, ma Brenda. Je suppose que vous êtes des gens de bien, sinon vous ne seriez pas ici, je filtre les manants, et donc que vous ne mangez pas à des heures indues. Ou tout du moins si ça vous arrive, c'est dans votre quant à vous. Ca ne vous viendrait pas à l'esprit d'aller vous faire un restaurant indien à quatre heures trente de l'après-midi, ou bien de manger une soupe à dix heures du mat'. Dans le cas où vous le feriez, déménagez, vite, parce que c'est de l'autre côté de la Manche de chemise qu'est votre bonheur. 
  
Les restaurants ont cette particularité particulière, d'être ouverts d' à peu près 10 heures du matin à 8 heures du soir, sans interruption. Parce qu'il est bien connu que l'heure d'affluence est entre quinze et dix-huit heures, je veux dire, ça tombe sous le sens ( et pour aller le récupérer là-dessous, bon courage. ) Par contre, trouver un restaurant ouvert à vingt et une heures, c'est un peu comme parler physique quantique avec Arielle Dombasle.Surtout que même si l'Angleterre est réputée pour sa gastronomie variée, cuisine du monde, ouverture d'esprit ( et de la bouche aussi, c'est plus facile pour mettre des choses dedans. ) eh bien ils ont dû se passer le mot pour que ça ne se passe guère comme cela dans la bourgade sinistre où je survis réside depuis bientôt huit mois. 


En effet, ici les fins cordons bleus ( pas parce qu'ils ont été intoxiqués par une saucisse frelatée) pourront apprécier toutes sortes de mets raffinés et délicats plongés dans l'huile grasse d'il y a deux mois, par un chef étoilé adipeux suintant le graillon par tous les pores, dont la sueur âcre et ruisselante fait des ronds tels des yeux de bouillon sur son marcel blanc passé virant-au-gris. ( Ceux qui ne sont pas allés se fourrer deux doigts où je pense, oui oui, au fond de la gorge, peuvent reprendre leur respiration et continuer cette plongée abyssale dans l'antre ( mais surtout la sortie si on pouvait y arriver vite. ) de la délectation culinaire. ) Dans ce pays où un malade mental a inventé la barre de mars frite, on ne s'étonne plus de rien. Goûtez mes biquets, savourez les fish&chips ruisselants de matière grasse, dont les frites molles à peine cuites vous rappellent un arrière goût de beurre rance ( sûrement utilisé lors de la cuisson. )


Lors de vos sorties en ville, vous pourrez vous envelopper du tenace parfum de friture qui alourdit l'atmosphère, titillant vos papilles et vous forçant à vous jeter sur le premier magasin vendant des donughts fourrés à la confiture et recouverts de chocolat, de chantilly et de sucre glace ( True Story. Pour le plat, pas pour sa consommation personnelle. ) Et même si vous êtes dans une bonne volonté de manger du légume ( pas les tétraplégiques, j'entends )il y aura toujours un collègue fourbe pour vous pousser dans ces collines de calories où tout le monde se vautre jusqu'à implosion. 


L'école est particulièrement fourbe pour cela, et chaque journée est une sorte de Passion du Christ, couronne d'épines en moins, c'est interdit par le règlement y'en a qui se sont blessés. Pas une journée ne se passe sans que des collègues, autrement dit des suppôts (zitoires) de Satan, n'apportent leur quota de chocolats, cookies, biscuits en tous genres, gâteaux recouverts de glaçage au beurre, et j'en passe et des meilleurs. Honni soit qui régime fait. Celui qui ne se sert pas dans la montagne de sucre sera alors stigmatisé, montré du doigts comme un traître à sa patrie pour avoir refusé sa part de calories imposée ( sûrement par la Reine. )


Je ne parlerai pas de Collègue Gras-Double qui mange des sandwichs beurre-oeufs-saucisses, ni de mon colloc pour qui un petit déjeuner normal contient deux oeufs, quatre toasts à la confiture, du thé au lait et un bol de porridge, et je ne parlerai surtout pas des élèves qui sortent leurs paquets de chips à la pause du matin, et à celle de l'après-midi, ni de ces pauvresses tentant de courir pendant les leçons d'EPS, leurs bourrelets virevoltant dans le vent, freinant leur pouvoir aérodynamique, les forçant à devenir rouges et suantes, leur pauvre palpitant s'affolant comme un Roumain au salon de la caravane. 


Que ceux qui vont manger une salade après lecture de cet article lèvent la main. Surtout les manchots.


La Licorne Masquée


Dans ce pays, c'est la nourriture qui te mange. Juré.

PS : Alors copain, on t'attend sur la page de La Licorne Masquée, pour pouvoir conquérir le monde ! 

2 commentaires:

  1. Je reconnais ta griffe!
    Courage, j'ai (pâté de) foi en toi, tu t'en sortiras vivante! Après, je ne sais pas si tu pourras sortir de l'avion (ni même y rentrer). Tu pourras toujours traverser la Manche à la nage, et, telle une raffinerie Shell, laisser dans la mer une flaque d'huile visqueuse, témoin de ce dur travail intestinal que t'infligent tes conditions!

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  2. "Manche de chemise" Non tu n'avais pas le droit, c'est trop nul ( mais ça le fait rire ..). Tes phrases entre parenthèses me tuent. Surtout "( et de la bouche aussi, c'est plus facile pour mettre des choses dedans. )" parce que avec mon "esprit ouvert" je vois des choses sales.
    Pour les fish&chips, j'en ai mangé un délicieux, et pas gras ( huileux ), alors pouet pouet madame langue de vipère ! Par contre je suis dégoûtée en imaginant les filles manger des chips à 10h ...

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