dimanche 20 mars 2011

Alexandrie, euh Alexandra ? Bienvenue chez moi ...

Je sais qu'on va encore dire que je critique à tout va, mais que voulez-vous, c'est la seule chose que je sache faire. et aujourd'hui, il s'agit une sorte de sabotage, parce que je vais baver sur mes compatriotes. 


Le Français en vacances. ( Oui, tu commences à voir de quoi il s'agit ) 


Le Français en vacances trouve que tout est toujours moins bien que chez lui. Bien sûr, parce que c'est chez LUI qu'on trouve les meilleurs produits du monde entier. Ca commence avec les restaurants. Parce que le Français ne mange que des plats typiques ( C'est pas parce qu'on est dans le pays qu'on va bouffer leur merde, hein ! Phrase trop souvent entendue, beaucoup trop, mes oreilles en saignent encore un peu. ) Alors oui, c'est pas facile de trouver une bonne entrecôte/frites au Japon, et le boeuf bourguignon écossais est sûrement moins bon que celui que faisait Môman ( parce qu'elle était généreuse sur les carottes, elle.) Inutile de se tracasser, le Français en goguette trouvera toujours quelque chose à redire, même si c'est très bien, très bon, bah c'est pas de chez lui. Et il y a toujours quelqu'un chez lui qui le fait mieux. C'est logique, tu ne peux rien dire, alors tais-toi Hoyee-Chan, et tourne-moi cette blanquette.


Le Français en vacances se permet de porter des vêtements incongrus et inopinés. Si c'est au bord de la mer, on le verra arborer un petit zlip de bain de toute beauté, souvent orné de motifs abstraits mauves et vert émeraude, acheté en soldes chez Décathlon, en 1992. Si c'est à la montagne, le Français aura une petite combinaison discrète, rouge ou rose, dans une matière doudoune qui sied parfaitement , il faut le dire, à toute personne dépassant le quintal. Mais les accessoires sont aussi très très importants. Par exemple, ne pensez tout de même pas, malheureux, aller vous balader sans votre banane. Où donc allez-vous ranger vos papiers, argent et autres menus objets ? Un sac à dos ? N'y pensez pas, dans ce pays de voleurs on se fait tout piquer. 


Le Français en vacances est convivial. Un peu trop. Beaucoup trop. Il prête volontiers ses affaires, mais comme il a le sens de l'organisation d'un mouflon atteint d'Alzheimer, il emprunte surtout. Du tire-bouchon à la casserole, en passant par un paquet de pâtes ou une passoire, on peut penser à emmener un petit attirail de secours, au cas où on se retrouverait en camping à côté d'une bande de bouffeurs de grenouilles. ( Je suis objective, je suis sûre que j'ai été adoptée et que mes vrais parents sont des mannequins suédois. Haha). Pour remercier, le français ne manquera pas, dans sa grande reconnaissance et sa cordialité légendaire, de vous inviter à boire un petit coup. Car n'oublions pas qu'il a obligatoirement en sa possession du blanc, du rouge, et même parfois du saucisson. Veinards. Pour plus d'ambiances, pensez à amener le dernier album de Patrick Sebastien, ce sera plus rigolo quand on fera tourner les serviettes. ( Et je passe sur les fêtes de fin de séjour en camping, où sur les pique-niques à la plage avec radio portative au volume maximum branché sur Rire et chansons, pendant que Moumoune sort le pâté et les cornichons, bah oui, ça va si bien avec la côte grecque. )


Le Français cherche à tout marchander, comme s'il avait fait partie de la mafia dans une vie antérieure. Il prend un air inspiré ( expiré après sinon il meurt ), regarde l'objet de sa convoitise intensément en plissant un peu les yeux ( Non pas pour qu'on le confonde avec un chinois,  ce serait stupide, on sait tous que les chinois sont assez arriérés en matière de commerce. Le jour où leurs industries domineront le monde, vous me rappelez hein !) mais plutôt pour faire croire qu'il réfléchit. Et si c'est bien exécuté, ça peut presque faire illusion. Il regarde sa femme : " Regarde Moumoune, ce tableau de dauphins, je te l'ai pour 3 euros. Juré." Au final, il ne réussit à rien d'autre que cinquante centimes de rabais, mais, fier comme un coq et secouant ses ergots, il explique à Moumoune qu'il lui a bien mis dans le cul, à ce vendeur, et qu'un beau tableau de dauphins comme ça, ça vaut bien plus, et je m'y connais. 


Le Français parle fort. COMMENT ? Surtout quand il se sent en sécurité quant à ce qu'il raconte, c'est à dire en pays étranger. Il se permet d'exprimer des opinions constructives et admiratives sur ce qui l'entoure :" Oh bah regarde-moi cette grosse, elle s'est taillé sa robe dans des rideaux ???  ( Euh, chéri , on est en Belgique là ... ) . Encore hier, j'ai pu apprécier la finesse et la galanterie française au restaurant, où, seulabre comme le gnou je sirotais mon Milk-shake vanille ( True story. ) . Et j'ai eu honte de mon pays. J'ai eu les yeux piquants ( et ce n'était pas à cause de la sauce du hamburger, je jure ) en me disant que nous vivons dans un pays censé être réputé pour sa classe, sa galanterie, sa générosité et sa convivialité, mais que partout où je me promène, je ne rencontre que des gros cons. Et qui critiquent en plus. Est-ce que je fais ça moi ? 


La Licorne Masquée




PS : Ca c'était pendant le tour d'Amérique du Sud, devant le Machu Pichu ( on avait trouvé une boulangerie, on était jouasse comme des petites loutres. )

1 commentaire:

  1. D'ou tu t'est permit de me prendre ma foto de facebook sant me prevenire? Sa se fais pas!

    J'ai bien ri. Une fois de plus. Il est tellement vrai, cet article. Ce que tu as oublié dans le passage du marchandage, c'est l'argument typiquement français et suffisant : "Mais dans ces pays-là, tu sais, ils aiment bien marchander!". Non, c'est faux, personne n'aime se faire arnaquer, ça n'est pas une caractéristique franco-française.

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